lundi 21 septembre 2015

un point lecture : cynthia Ozick et quelques autres




cet été, il y avait une bibliothèque sauvage sur la plage des estagnots à seignosse, j'y ai pioché quelques merveilles, un vargas, un balzac et une nouveauté totale "un monde vacillant" de cynthia Ozick, un roman qui dévoile new-york telle qu'elle était en 1935. l'auteur, intello new-yorkaise, raconte la vie d'une famille de juifs réfugiés, des intellectuels qui tentent de trouver leurs marques dans un bronx qui n'est encore qu'une étendue de marécages. j'ai trouvé dans une interview, cette phrase de cynthia Ozick qui résume bien l'esprit de son roman "il n'est pas besoin de quitter son sol natal pour se sentir l'âme d'un réfugié. le réfugié, contrairement à l'exilé ou à l'émigré, ne sera jamais chez lui. Sauf dans la mort...»
C'est un livre dur, cynique et pourtant très tendre et certainement mon coups de coeur de l'été.

Puis les vacances et les bords de plage ou de piscine m'ont fatalement conduits à une littérature plus facile.
j'ai refermé au beau milieu d'une nuit, la fille du train, qui m'a rendu accro comme tous ces genres de "page turner" (j'adore cette expression des critiques littéraires). c'est le personnage féminin trash et totalement alcoolique qui m'a d'abord intrigué. elle rêvasse dans son train quotidien en regardant par la fenêtre dans les jardins ou les maisons des gens, (qui n'a pas jamais fait cela lui jette la pierre). ce petit voyeurisme quotidien lui réserve quelques surprises. Bien foutu mais dans le genre, j'avais préféré "les apparences" auquel les critiques l'avaient souvent comparé. j'ai englouti le dernier michel bussi sorti en poche "n'oublier jamais". le genre a rendre asocial: facile à lire, revirement de situation toutes les 2 ou 3 pages, assassin absolument insoupçonnable, personnages qui rendent accro et qui pourraient bien être le gros méchant( non, pas eux, je les aime trop), fin improbable mais on est d'accord quand même. bref, lu en 24h :) burps! je pourrai le relire, j'ai déjà oublié c'était donc parfait pour la plage.

Je me suis plongé avec curiosité dans la vie de billie holday avec "lady in satin, portrait d'une diva par ses intimes", basé sur des témoignages exceptionnels et ressorti d'un grenier, ce livre devait être publié depuis 20 ans. on découvre les conditions déplorables dans lesquelles elle a tenté de mener sa carrière de chanteuse. racisme, prostitution et quelques moments de grâce... une sorte de vie d'ange au purgatoire, fascinant!

bon, au passage, un ou deux vargas, le tout dernier et son tout premier qui m'avait échappé... vargas ras. j'adore.

une découverte, jo Nesbo (auteur norvégien) et son inspecteur récurrent, Harry Hole dans le "bonhomme de neige". un thriller nordique en peu lent à démarrer mais dont le dernier quart ne laisse aucun regret, psychologie des personnages impeccable, construction redoutable, bon la traduction par contre, me laisse toujours un peu "bizarre" comme souvent avec les nordiques mais le bonhomme de neige n'en est pas moins un super polar enneigé. 

et puis j'ai acheté catharsis de luz, par empathie totale et pas déçue du tout ... carnet impudique freudien, bouleversant, son témoignage d'épargné post 7 janvier est un hymne à la vie. 
très vite lu (trop vite, c'est sur, j'y reviendrai),coup de poing dans le ventre, upercut dans le coeur, encore difficile d'en parler sans que l'immense tristesse ne m'envahisse à nouveau.








puis la, je pars me plonger dans la bio de François Truffaut d'antoine de baecque et serge toubiana, qui en parlait cet été sur inter et qui m'a donné envie de me le procurer. son enfance, ça démarre fort... 

Ah lecture, quand tu nous tiens!